La CopaJéjé : "Le drapeau brésilien est de Montpellier" (2)

Publié le par Jérôme Carrière

LES FAITS : Depuis que Rémi Cabella a quitté Clairefontaine avec les réservistes de l’équipe de France de football, de fins observateurs estiment que la ville de Montpellier ne sera pas représentée au Brésil pendant la Coupe du Monde. Quoi ? Mais vous rigolez ! Cela fait plus de 100 ans qu’il flotte partout un petit air de Montpellier au Brésil ! « Ordem e progresso », la devise qui figure sur le drapeau national pour dire ordre et progrès, c’est une invention d’Auguste Comte, le fondateur du positivisme. Et il est né où ce grand homme qui était petit par la taille ? Juste en dessous de la place royale du Peyrou, à Montpellier !

L’EFFET : Auguste Comte est né au 5 rue de La Merci, à Montpellier. Doté d’une intelligence exceptionnelle, d’une prodigieuse mémoire et d’un caractère bien trempé, il intègre Polytechnique à 15 ans. On lui doit notamment la loi des trois états, la classification des sciences et le fait d’avoir pensé la sociologie. Pour faire simple, disons que sa politique consistait à «réorganiser sans Dieu, ni roi par le culte de l’Humanité ». Avec un grand H. Son système philosophique et social a eu un retentissement dans le monde entier.

En 2007, pour le 150e anniversaire de sa mort, une plaque a été déposée sur sa maison natale à l’initiative de l’association nationale Maison d’Auguste Comte. A cette occasion, j’ai été amené à demander à Annie Petit, spécialiste de Comte qui exerce en philosophie à l’université Montpellier III, par quels mécanismes la devise d’Auguste Comte « Ordre et progrès » a abouti sur le drapeau brésilien. Sa réponse fut celle-ci : « La vraie devise d’Auguste Comte est L’amour pour base, l’ordre pour principe et le progrès pour but. Des disciples ont importé cela un peu partout et cela a été raccourci en « ordre et progrès » qui sonnait bien. Tant pis pour l’amour ! Il y a eu des noyaux positivistes dans différents pays. Et l’apostolat brésilien (prolongements religieux de la philosophie positiviste) a eu une insertion sociale très étonnante. Et les positivistes ont su être là pour l’avènement de la République brésilienne à une époque où il fallait trouver une devise allant de pair avec l’accélération des mouvements socio-politiques.»

En effet, une église positiviste a été fondée à Rio de Janeiro dès 1881. Et une messe y est encore célébrée de nos jours chaque dimanche ! Huit ans plus tard, c’est la mise en place de la République par des militaires positivistes et ils retiennent la devise de Comte pour le drapeau brésilien. Benjamin Constant de Botelho de Magalhès, positiviste lui aussi, est le premier président de la République brésilienne. Aujourd’hui, on trouve des disciples et des admirateurs de Comte partout dans le monde. A Montpellier, une école et une rue portent son nom et un buste se trouve à la faculté de Droit.

Preuve est donc faite que Montpellier sera présente à chaque instant et en tous lieux, oriflammes au vent, lors de cette Coupe du Monde. Non mais !

La CopaJéjé : "Le drapeau brésilien est de Montpellier" (2)
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